Hypnose et Ostéopathie

Les attentes des femmes enceintes envers leur médecin généraliste dans le cadre du suivi de grossesse

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La femme enceinte, l’enfant, les pères également se trouvent aujourd’hui au coeur des préoccupations de nos sociétés modernes. Livres, émissions de télévision, site Internet fleurissent pour entourer les futurs parents et les accompagner dans leur parentalité. Mais aussi magazines de mode, affiches de publicité, boutiques de vêtements spécialisées, produisent une image positive de la grossesse.

Ils entretiennent, voire provoquent le désir de maternité chez les femmes. Il n’en a cependant pas toujours été ainsi. Il fût un temps, avant Rousseau (moitié du 18ième siècle), ou` l’intérêt porté à la femme enceinte et à l’enfant était inexistant ou, pire, négatif.


Avant cette date, les chirurgiens obstétriciens étaient peu investis dans le suivi de la grossesse et c’est surtout entouré d’autres femmes que se déroulait la grossesse. D’ailleurs, les connaissances scientifiques actuelles en matière de contraception et de fécondité sont finalement très récentes au regard de l’évolution générale des sciences médicales. En attendant ces découvertes, la femme s’est vue attribuée des caractéristiques de surpuissance.


On l’imaginait en effet capable d’auto procréation. Mais elle souffrait en parallèle d’une position d’infériorité réelle au sein du couple, comme de la société. C’est donc dans cette ambigüité que mère et enfant devaient trouver leur place. La femme de nos sociétés modernes porte en elle une part de cette histoire. Comment cela intervient-il dans la relation médecin femme enceinte ? Comment les femmes vivent actuellement leur désir de grossesse ?

De nombreux remaniements psychiques interviennent en effet pendant la grossesse. Ils sont mêlés d’une part de la complexité du désir de grossesse, entre maîtrise de la contraception et droit à l’enfant et d’autre part des liens de la future mère avec sa propre mère. La structure familiale se réorganise autour de la future naissance. L’ambivalence des sentiments à l’égard du futur enfant et de sa propre mère perdure tout au long de la grossesse. Comment le médecin peut-il appréhender cette ambivalence ? La perçoit-il seulement ? Comment peut-il aider la femme à démêler désir d’enfant et désir de se savoir enceinte ? Comment introduire la place de l’enfant ? Des découvertes récentes ont permis en effet de mettre en avant les incroyables capacités d’adaptations du foetus.
 
De même, il semble posséder la possibilité de répondre à des stimulations et de ce fait, il pourrait peut-être être déjà capable d’apprentissage in utero. Cet accès à la communication du foetus ravive les possibilités d’interaction précoce de l’enfant avec sa mère. Le médecin peut-il, doit-il aider les mères à trouver le chemin pour communiquer avec son bébé ? Quelle place peut-il avoir, peut-il prendre dans cette relation ? Cette connaissance lui permet-elle d’assurer une vigilance quant à l’épanouissement de la relation mère enfant ?

Les médecins généralistes suivent peu de grossesses mais la diminution de la population de spécialistes va probablement entraîner une redistribution du suivi des femmes enceintes vers les généralistes. Dans le même temps, de plus en plus de femmes préfèrent accoucher dans des maternités équipées en réanimation néonatale et maternelle.
 
La grossesse éveille en effet une part importante d’anxiété. Choisir un établissement suréquipé permet peut être dans une certaine mesure de palier a` cette anxiété. Une des principales fonctions du médecin est de rassurer les patients, et les médecins généralistes occupent une position privilégiée auprès de leurs patientes.

La relation entre médecin et malade a désormais considérablement évoluée et les patients osent affirmer certaines attentes envers leur médecin. Le corps des malades reste cependant un lieu de transaction entre médecin et patient et ce corps revêt une importance toute particulière lors de la grossesse. Médecins et femmes enceintes mettent dans ce corps leur représentation symbolique de la grossesse. Les médecins et les patients se sont construits une image de la maladie et du corps qui se confronte lors d’une consultation, chacun y amenant la part de ce qu’il a acquis au cours de sa vie, même si médecin et patient partage pour partie la vision sociétale de la maladie (puisqu’ils vivent dans la même macro culture).

L’aspect relationnel prend donc une dimension toute particulière lors du suivi de grossesse puisque se mêlent de multiples représentations. Existe-t-il une spécificité de la relation ente le médecin généraliste et la patiente au cours de la grossesse ? En quoi consiste cette spécificité ?

Dr Isabelle STIMEC

Valérie TOUATI-GROSS